mercredi 26 novembre 2014

Fin 2014, Gucci sourit, en noir !

Le noir, couleur au combien répandue et associée souvent à l'univers du luxe, ne fait pas peur à Gucci. En cette fin d'année 2014, pas moins de trois nouveaux parfums enrichissent la gamme déjà assez large et ils jouent tous, à quelques nuances près, avec cette couleur. 

La première est dérivée du concept Première ; le flacon est le même, mais le parfum, lui, est très différent, sans être une mauvaise surprise. Gucci Oud semble vouloir surfer sur la tendance "oud" actuelle, mais il le fait de manière plutôt réussie autour d'un accord de oud et de rose, certes déjà vu et exploité, mais dans des parfums plus chers. Le sillage est effectivement luxueux, dense, car les bois soutiennent la rose dans une harmonie très maitrisée, un peu comme l'avait fait David Yurman avec Gold, à savoir une sorte de For Her caressant et habillé d'un cuir oudé. Un accord joli, mais qui malheureusement peut lasser car galvaudé dans cette masse de ouds sans intérêt. Un accord, que Cavali exploite également dans son Oud sur le même modèle, joli mais lassant, comme si les deux maisons s'étaient regardées pour faire pareil au même moment. 

La deuxième nouveauté nous donnera sans doute un peu plus le sourire. Flora, senti à nouveau avant cette nouveauté, reste un banal fruitchouli sans intérêt. Flora 1966, lui, surprend. Au départ, il retient mon attention par sa douceur et sa construction contrastée entre les salicylates, les notes florales de violette, d'aubépine et d'iris, des notes vanillées et surtout, un beau tabac blond ourlé de jolis muscs blancs incroyablement "peau". Il me rappelle quelque chose, que je n'identifie pas de suite, jusqu'à ce que je tombe sur le flacon de Index de Fresh, acheté il y a très longtemps, pour saisir le parallèle. Tabac blond, violette, muscs blanc, mais bien sûr ! Et en plus c'est très joli, ça fait italien et c'est original. 

La troisième, Gucci Made to Measure est un flanker du masculin Gucci by Gucci pour Homme, un flanker plus lumineux, plus vert, où le mordant et le croquant remplace le boisé chaud et se ficelle autour d'une fougère fraîche relativement discrète. Un peu à la manière d'un Only the Brave Wild, il semble vouloir signifier que les hommes en ont assez de renifler des "bois au gasoil" et veulent aussi du vert, du vif, du frais ! Bien fait, avec un joli sillage, mais sans doute pas assez fulgurant de nouveauté pour se mesurer sur un marché saturé ! 
Beaux flacons, luxueux, beaux reflets de noir, intenses et profonds, nuances roses, caramel ou argentées,  Gucci ne broie pas du noir pour autant, car la marque l'exploite plutôt bien.  Problème : à force de voir du noir partout, de sentir du noir et de voir les prix s'envoler, on peut avoir envie d'en broyer du noir, nous les "pauvres" ! 

Illustrations : Gucci Oud, Flora 1966 et Gucci Made to Measure.